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Le Huainan zi
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Le Huainan zi, dans sa version originale, est composé
de vingt traités. L'ouvrage traduit en français
rassemble cinq traités choisis qui forment les chapitres
-1-7-11-13- et 18. Chaque chapitre est présenté
par une analyse de contenu, mais en dégageant
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les lignes maîtresses qui lui permettent d'avoir
une signification d'ensemble. L'ouvrage est enrichi d'une
traduction de la préface de Gao You et non moins
important, la partie la plus substantielle du sommaire (chap.
21) :
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le yaolüe (Le yaolüe est très postérieur
au texte principal du Huainan zi. Sa rédaction définitive
est sans doute due à Gao You). Gao You, dont les
dates ne sont pas connues avec certitude, est un des grands
érudits des Han postérieurs.
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Aux lecteurs
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En 200 avant J.-C., l'Empire chinois a déjà
été établi ; son fondateur tyrannique
et mégalomane n'a pas eu un véritable successeur.
Mais une nouvelle dynastie,
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celle de la famille Liu, sous le nom de Han, a eu le temps
d'asseoir son autorité. Alors, dans le petit royaume
vassal qui occupe une
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partie du bassin de la rivière Huai, le prince
Liu An et ses amis composent cette oeuvre que nous appelons
le Huainan zi.
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Préface de Gao You : Extrait
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Dès sa jeunesse, An se montra un esprit brillant
et plein de talent ; il excellait dans ses compositions
littéraires. L'Empereur se comportait comme son oncle
et lui écrivait souvent pour l'inviter à la
cour. Xiaowen (l'Empereur), qui le tenait en grande estime,
lui commanda un fu (Genre littéraire, à cette
époque proche d'une poésie
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savante), sur le modèle du Lisao ; reçue
à l'aube, la demande était satisfaite à
l'heure de la collation du matin, et l'Empereur, enchanté
du poème, le serra dans sa bibliothèque privée.
Une multitude de magiciens accouraient à lui de tout
l'empire. C'est alors que l'on vit venir notamment Su Fei,
Li Shang, Zuo Wu,
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Tian You, Lei Bei, Mao Pei, Wu Bei, Jin Chang ; vinrent
aussi les lettrés de la Grande Montagne et de la
Petite Montagne. Ensemble on discutait et dissertait de
la Voie et de la Vertu, on esquissait un système
général des vertus d'Humanité et de
Respect des devoirs. C'est ainsi que fut composé
le Huainan zi.
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Traité 1- Le Tao originel - Extrait
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Ainsi, Celui qui possède le Tao,
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Plie son vouloir pour des oeuvres puissantes,
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Vide son coeur pour des réponses appropriées.
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Par "plier son vouloir" et par oeuvres
puissantes", |
J'entends une douceur feutrée, un calme
paisible, |
Qui se cachent dans des "je n'oserais",
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Qui opèrent avec des "j'en suis
bien incapable". |
Il est tranquille, sans préoccupations
; |
S'il passe à l'action, c'est au moment
opportun, |
En accompagnant les Dix mille êtres, |
Exécutant avec eux les tours de la ronde,
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Se refusant à prendre les devants, |
Simplement prêt à répondre
à la sollicitation. |
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Traité 7- Les esprits légers
et subtils - Extrait
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En l'homme, la colère violente fait éclater
le Yin,
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Une joie trop vive fait s'effronder le Yang
; |
L'affliction profonde fait s'écrouler
l'interne, |
La peur panique mène à la folie. |
S'il faut encore éviter l'ordure et défendre
sa tranquilité |
Mieux aurait valu n'avoir jamais quitté
l'Ancestral |
Et jouir encore de la communion universelle. |
Ayant l'oeil clair, mais ne regardant pas, |
L'oreille fine mais n'écoutant pas, |
La bouche close mais ne parlant pas, |
Le coeur inerte mais demeurant sans pensée, |
Il rejette l'excitation des sens |
Pour faire retour au simple ; |
Il repose ses esprits vitaux |
Rejetant savoirs et spéculations. |
Eveillé, mais comme endormi, |
Vivant, mais comme mort, |
Pour finir par retourner à la racine. |
Le temps qui précède la naissance |
Et celui du déroulement de la vie, |
En substance, ne font qu'un. |
Mort et vie, en substance, sont Un. |
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Traité 11- Que toutes les coutumes
se valent - Extrait
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Se laisser conduire par sa nature propre,
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C'est cela le Tao ; |
Et assumer pleinement cette nature reçue
du Ciel, |
C'est cela la Vertu. |
Quand cette nature fut perdue, |
On donna de la valeur à l'Humanité |
Et quand le Tao fut perdu, au Respect des devoirs. |
Hunanité et Devoirs une fois établis, |
Ni le Tao ni sa Vertu ne se retrouvent plus. |
Rites et Musique n'étant plus que parade, |
La Pureté et le Brut disparaissent. |
On détermine le vrai et le faux |
Et les Cent familles s'y perdent. |
Le grand cas que l'on fait des perles et du
jade |
Dresse les uns contre les autres les êtres
sous le Ciel. |
Voilà en quatre points |
Ce que produit un siècle de décadence, |
Les pratiques d'un monde sur son déclin. |
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Titres des traités traduits
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Traité 1 - Le Tao originel
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Traité 7 - Les esprits légers
et subtils |
Traité 11 - Que toutes les coutumes se
valent |
Traité 13 - Discours sur les incertitudes |
Traité 18 - Parmi les hommes |
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