 |
Tchouang Tseu |
|
|
|
|
|
 |
 |
 |
Peintures chinoises |
|
|
|
|
|
|
|
 |
Un peu d'histoire
|
|
|
Maître TCHOUANG vécut entre 300 et 400 ans avant Jésus
Christ. Originaire de la ville de Mong dans
|
|
|
l'état de Song, il avait
été fonctionnaire d'une manufacture de laque. Ayant méprisé toute
fonction |
|
publique, il vécut dans l'obscurité
qu'il avait voulue, et ne suivit que l'élan de son coeur. |
 |
La Proposition
|
|
|
Alors que Tchouang Tseu pêchait à la ligne
dans la rivière de P'ou, le Roi de Tch'ou envoya deux de ses
grands officiers pour lui faire des avances.
"Notre Prince désirerait vous confier la charge de son
territoire." |
|
|
|
"J'ai entendu dire qu'il y a à Tch'ou une tortue sacrée morte depuis
trois mille ans. Votre Roi conserve sa carapace dans un panier enveloppé
d'un linge, dans le haut du temple de ses ancètres. Dites-moi si
cette tortue aurait |
|
préfèré vivre en traînant
sa queue dans la boue ?"
"Elle aurait préfèré vivre en traînant sa queue dans la boue"
"Allez-vous-en ! Je préfère moi aussi traîner ma queue dans la boue."
|
 |
 |
L'Oeuvre de TCHOUANG TSEU
|
|
|
L'oeuvre de Tchouang Tseu est un pilier
du Taoïsme, elle est considérée comme l'une des plus riche
et des plus complexe que nous ait léguée
|
|
|
la Chine. Citation de Jacques
PIMPANEAU (Orientaliste) : "Il devrait être interdit de lire Tchouang
Tseu avant trente ans, car dans la vie, il faut |
|
avoir lu certains livres
et Tchouang Tseu est un ouvrage si merveilleux que tous les autres
ensuite paraissent bien décevants." |
|
Jadis, Tchouang Tseu (alias Tchang Tcheou)
rêva qu'il était un papillon voltigeant et satisfait de
son sort et ignorant qu'il était Tcheou lui-même.
|
|
|
Brusquement il s'éveilla
et s'aperçut avec étonnement qu'il était Tcheou. Il ne sut plus
si c'était Tcheou rêvant qu'il était un |
|
papillon, ou un papillon
rêvant qu'il était Tcheou. C'est là ce qu'on appelle le changement
des êtres. |
|
Bien que les pieds de l'homme n'occupent
qu'un petit coin de la terre, c'est par tout l'espace qu'il
n'occupe pas que l'homme peut
|
|
|
marcher sur la terre immense.
Bien que l'intelligence de l'homme ne pénètre qu'une parcelle de
la vérité totale, c'est par |
|
ce qu'elle ne pénètre pas
que l'homme peut comprendre ce qu'est le ciel. |
 |
|
La femme de Tchouang Tseu étant morte, Houei
Tseu s'en fut lui offrir ses condoléances. Il trouva Tchouang
Tseu assis les jambes écartées en forme de van et chantant
la mesure sur une écuelle. Houei Tseu lui dit :"Que vous
ne pleuriez pas la mort de celle qui fut la compagne de
votre vie et qui éleva vos enfants, c'est déjà assez, mais
que vous chantiez en battant l'écuelle, c'est trop fort
!
|
|
|
Du tout, dit Tchouang Tseu.
Au moment de sa mort, je fus naturellement affecté un instant, mais
réfléchissant sur le commencement, je découvris qu'à l'origine elle
n'avait pas de vie ; non seulement elle n'avait pas de vie, mais
pas même de forme ; non seulement pas de forme, mais même pas de
souffle. Quelque chose de fuyant et d'insaisissable se transforme
en souffle, |
|
le souffle en forme, la forme
en vie, et maintenant voici que la vie se transforme en mort. Tout
cela ressemble à la succession des quatre saisons de l'année. En
ce moment, ma femme est couchée tranquillement dans la grande maison.
Si je me lamentais en sanglotant bruyamment, cela signifierait que
je ne comprends pas le cours du destin. C'est pourquoi je m'abstiens."
|
|
|